Lettre de Henri Desgrées du Loû à son fils Emmanuel - 07/11/1892 [correspondance]

Publié le par Henri Desgrées du Loû (1833-1921)

[publié le 18/02/2023]

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[transcription]

Vannes le 7 9bre 1892.

Mon cher enfant, connais-tu un bon jeune homme du nom de du Cosquer employé de la Banque de France à Brest? Si oui, dis-moi très consciencieusement ce que tu en penses, non au physique, nous savons que tout en ayant une jolie tournure, il est [l???]; mais au point sous le rapport intellectuel. “Quand nous l’avons vu, il était horriblement intimidé, tout pâle, ne mangeant ni ne buvant; il était aussi gêné que possible et pas du tout à son avantage, mais comme la figure ne changera pas je suis obligé de dire que vraiment elle n’est pas jolie. Aussi, je viens vous prier de vouloir bien en écrire à Emmanuel afin de savoir ce qu'on en dit quand on en parle. Je vous en prie, ne lui laissez pas supposer que c'est pour moi, et priez-le s'il vous plaît de ne pas en parler... je vous serai bien obligée de m'envoyer le passage de la lettre d'Emmanuel dans laquelle il parlera de Mr du Cosquer.” 

Et maintenant, si tu devines pour qui on songe à Mr du Cosquer, c'est que tu es un malin. Sois discret, voilà tout ce que je te demande, et quand tu répondras sois carré tout en ménageant les termes puisqu’à un jour donné, on pourrait bien ne pas t’en être reconnaissant. Si c'est un nigaud, ne ménage rien et dis-le. Ne laisse pas supposer que tu sais de qui il s'agit quand tu me répondras, au moins dans le passage que je dois copier et envoyer à son adresse. 

Xavier m’a adressé une 2ème dépêche pour me dire de lui écrire à Saïda et que son départ pour le Tonkin aurait vraisemblablement lieu en Janvier. Les nouvelles de Pierre continuent à être bonnes. Robert et Thérèse l’ont fait sortir mercredi. Ils sont allés voir monsieur Deibler (au musée Grévin, pas chez lui) et avec monsieur Deibler les horribles curiosités du lieu. Savais-tu que quand Robert est revenu de Lunéville à Meaux, Thérèse a fait les étapes avec lui; elle en chemin de fer, lui à cheval! J’ai pensé que Jeanne en eut fait autant. Quand ferez-vous part, et quand me délierez-vous la langue? Henri est assis auprès de moi; il est resté pendant la promenade sous prétexte de fatigue, mais probablement pour recevoir l’ami Virel qui vient de lui faire une visite. André de la Chapelle est remis, mais il a été très malade. Qu’as-tu pensé des lettres de l’abbé Mgr Lagrange au sujet de l’enfant qui a nom Pierrac? Adieu ne me laisse pas sans réponse sérieuse. Que Jeanne n’en perde pas un quart d’heure de promenade, mais lêve-toi un quart d’heure plus tôt. J’ai reçu des compliments de Mgr de Vannes et ta maman du P. [Laroisse?] jésuite de Laval qui prend sa retraite aux enfants de Marie ici. Ces compliments n’étaient ni pour elle, ni pour moi. Devine pour qui. Madame Fabre vient d’être assez souffrante mais elle va mieux à présent. Je t’embrasse.

Henri

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