Lettre de Henri Desgrées du Loû à sa bru Jeanne Hamonno - 23/11/1892 [correspondance - fragment]

Publié le par Henri Desgrées du Loû (1833-1921)

[publié le 27/02/2023]

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[transcription]

Vannes le 23 novembre 1892

Ma bien chère Jeanne,

Je suis en retard avec vous, en retard au moins pour la forme, car je me sens à l'unisson de vos pensées et votre souvenir ne me quitte guère. Merci de votre dernière lettre; elle venait à propos après celles d'Emmanuel. C'était comme deux coups de marteau qui achèvent d'enfoncer un clou. Et le clou est enfoncé et Mr du Cosquer vous a peut-être dit quelle sera sa femme et vous en avez été bien aise et vous avez eu raison, car tout d'abord votre ami sera bien loti et vous, vous aurez une très agréable relation de plus, ce qui ne gâte jamais rien, je veux dire, ce qui est toujours précieux. J’ai pensé à Emmanuel Vendredi. N'est-ce pas vendredi qu'il devait plaider pour le mari de cette femme que vous employez, et a-t-il réussi à le faire innocenter ? Contez moi ça. Xavier m'a écrit. Il est toujours à Géryville et ne viendra pas en France avant de connaître l'époque de son départ pour le Tonkin. Je ne suppose pas que cela puisse tarder beaucoup. Il est toujours en train, toujours très occupé de ses 120 mulets et 260 hommes et commence lui aussi à se plaindre du froid. Cela m'inquiète pour l'avenir et je me demande s'il se fera jamais à nos températures d'hiver de France. 

Quelqu'un voulait dernièrement le marier et me parlait d'une Delle Thibault près de Lambezellec. Connaissez-vous ? Bien entendu, il n'en peut-être question puisque votre b. frère va faire une absence de 2 ans et plus et si je vous interroge, c'est par curiosité, uniquement pour savoir si à l'occasion je puis compter sur ce quelqu'un comme [sureté?] de coup d'œil. Je continue à recevoir de bonnes nouvelles de Pierre qui continue à me parler de vous et d'Emmanuel. Il me parle aussi de Penfentenyo le frère de votre ami qui est dans son cours et qui lui rappelle les bons moments qu'il a passés à Brest. Il travaille beaucoup, ce cher Pierre et ses efforts ne sont pas toujours suivis de succès, mais il est tenace, ne se décourage pas, et j’espère qu’il arrivera. Je suis aussi bien content d'Henri, qui bûche dur et se maintient depuis quelques compositions en tête de sa classe. Il vous remercie de votre souvenir et me recommande souvent de ne pas l'oublier quand je vous écris. Amaury de Kerouallan vient d'être reçu au baccalauréat, ce qui est une grande joie pour la cousine, pour les deux cousines qui sont comme les deux maman de cet enfant là. Nous avons partagé leur joie, portant beaucoup d'intérêt à ce bon petit diable. Je suis depuis plus d'un mois sans nouvelles de Marie, je veux dire sans lettres, car j'en ai entendu parler par les uns ou par les autres, par votre ami Rapha d'une part et par [suite manquante?]

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