Lettre de Henri Desgrées du Loû à son fils Emmanuel - 11/01/1890 [correspondance]

Publié le par Henri Desgrées du Loû (1833-1921)

[publié le 27/09/2021]

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[retranscription]

Conlo le 11 Janvier 90.

Ton oncle Auguste: rue Bordenave-Dabert - Pau (Bsses Pyrénées.)

Ton oncle Henri: St Malo.

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Je reçois en même temps que ta lettre une lettre de Xavier qui a quitté Moncay. Il m'écrit de Lou-Pha à 15 kil. de Moncay où il continue à topographier ferme. Il est fatigué mais bien portant. Il est dans l'admiration du pays qu'il parcourt et surtout de sa végétation près de laquelle celle d’Europe n’est rien. Il est environné de montagnes couvertes de neige. En suivant un sentier bord d'un précipice, son cheval a manqué du train de derrière et a roulé... dans un arbre au milieu duquel il s'est cramponné. On a pu lui reprendre la selle. Après quoi, il s'est laissé dégringoler de branche en branche jusqu'au fond de la vallée dans une rivière profonde qu’il a remontée à la nage. Il a rejoint la petite colonne au-delà de ce passage au delà de ce passage difficile, mais ayant perdu sa bride. Xavier était à pied heureusement au moment de la chute.

Oncle Charles est bien et Raphaël mieux. J'ai gardé la chambre jusqu'à ce matin par précaution, me trouvant enrhumé depuis St Brieuc. Cela va mieux malgré le brouillard, mais je me trouve encore très enrhumé du cerveau ce qui est gênant. Remède préconisé: camphre en poudre dans de l'eau bouillante le tout dans un vase étroit. Le vase est surmonté d'un cornet en papier qui en couvre l'orifice et dirige les vapeurs de camphre dans l'une ou l'autre narine par une cheminée obtenue en déchirant la pointe du cornet. Toute ma correspondance m'arrive empestée d'acide phénique. On doit prendre des précautions contre l’influenza à la poste. Adieu, je t'embrasse. Les enfants vont bien 

Henri 

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