Lettre de Henri Desgrées du Loû à son fils Emmanuel - 20/11/1886 [correspondance]

Publié le par Henri Desgrées du Loû (1833-1921)

[publié le 27/12/2020]

[document précédent de la correspondance (facture d'E. Gastineau, libraire à Angers)]

[lettre précédente]

[la correspondance reprend après les vacances d'été 1886]

[retranscription]

Conlo le 20 novembre 1886.

Mon cher enfant, je te félicite de ce nouveau pas vers le but désiré. Que ce soit un encouragement et songe dès à présent à te mettre résolument à l' œuvre pour te créer un avenir. Dans moins d'une année ce peut-être si tu le veux une chose faite. Mais pour y arriver, ne néglige rien dès à présent de ce qui peut t’y conduire. Ainsi, assiduité à tous les cours, n'est-ce pas ? Travail sur les matières traitées en cours. Exercices sur les matières qui doivent faire le sujet du double examen que tu dois dès à présent préparer. Tu as fait des progrès en calcul. Continue à faire de ces problèmes, tantôt sur un sujet, tantôt sur un autre, et cherche à mettre un peu de persistance dans ton travail. Pour cela, montre-toi fidèle dans l'accomplissement de tes devoirs religieux. Tu y trouveras le secret d'une force qui autrement te ferait défaut. Allons, que je n'entende de toi que du bien, cette année. Je n'ai pas besoin de te dire que j'ai été satisfait de toi pendant ton séjour ici. Si je ne l'ai pas laissé suffisamment paraître, c'est que j'ai et tu le sais des sujets de chagrin que je dois garder pour moi seul. Songe aussi à cela, et donne-toi la pieuse tâche de m'aider par ta conduite à porter ma croix. Ce n'est pas de Marie que je veux parler. La chère enfant est dans sa voie et s'il n'y avait pour moi que cette peine là, tu serais bien. Elle m'aide à dissimuler la cause véritable de mes peines, cause qui me mine et qui me minera toujours de plus en plus. Nous n'avons plus qu’une ressource, c'est de prier, et ce sera encore un motif de plus pour te porter à mener une vie chrétienne.

Adieu, mon cher enfant, que Dieu que la Sainte Vierge, que les anges gardiens te protègent et te gardent tes pas de toute chûte.

As-tu lu un très joli feuilleton de [Biné?] sur Mr de [Pontmartin?] ? et l'oraison funèbre ? et les réserves d’Eugène Veuillot

Je t'embrasse. 

Henri

[lettre suivante]

 

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