Communiqué de l'Archevêché de Rennes [Ouest-Eclair]

Publié le par Alexis-Armand Charost (1860-1930)

[publié le 31/03/2022]

[extrait de L'histoire au jour le jour de la rupture avec l'abbé Trochu,

d'Emmanuel Desgrées du Loû (arrière petit fils)]

[lettre précédente]

[transcription]

[Il faut lire cet étonnant exercice de style cardinalesque et “macaronique” (cf EDL): le sermon final sent le So??? à lui seul - note]

Plusieurs personnes méritant Notre considération Nous ont demandé s'il n'était pas possible de trouver une solution apaisante à l'incident qu’a créé la publication d'un jugement récent rendu par l'Officialité de Rennes, publication sur laquelle Nous avons déjà porté notre appréciation. 

Ces personnes n'avaient d'autre désir que celui de rapprocher dans une même bonne volonté les catholiques. Elles estimaient qu'en présence des projets scolaires actuels et de l'acharnement de nos adversaires, une entente entre nous est plus nécessaire que jamais. 

Leur démarche trouva chez le Directeur et les Administrateurs de l'Ouest-Éclair une disposition d'esprit favorable. Ceux-ci Nous l'ont eux-mêmes confirmée. Ils ont fait remarquer qu'ils en avaient donné un gage, en gardant, jusqu'ici dans leur journal, malgré des attaques véhémentes, un silence respectueux. Si des lettres de réplique ont été envoyées à certaines feuilles, cela s'est fait absolument en dehors d’eux.

Le Cardinal-Archevêque a commencé par demander à raison du tour de ces lettres, les satisfactions convenables. Il les a reçues. Il a accueilli alors avec bienveillance les vues qui lui étaient présentées et la démarche qu'elles appuyaient. Il a fait observer que leur sincérité dont il ne doutait nullement serait rendue manifeste, si l'appel interjeté contre le tribunal diocésain était retiré par les poursuivants et si ledit jugement recevait son exécution. Quel autre moyen d'ailleurs s'offre à nous de mettre fin à la situation tendue actuelle, puisque l’appel, par le fait même qu’il est en outre la prolonge? Il semble donc indiqué et, partant, désirable de le retirer.

Par déférence pour la façon de voir de son Éminence et pour son désir, les poursuivants, d'un commun accord, ont déclaré retirer l’appel et accepter d'exécuter le jugement. 

Dans ces conditions, honorables pour ceux qui ont souscrit, le Cardinal Archevêque demande à tous ses diocésains d'entrer dans des sentiments conciliants, qui dénotent le chrétien et de s'abstenir de tous les rappels irritants qui sont le besoin du politicien. Rien n'est définitivement perdu tant qu'on garde le bien de l'union, mais ce bien perdu nous fait perdre tous les autres. 

L'archevêque de Rennes adresse avec confiance cette demande à la veille de la Communion Pascale. Celle-ci a pour fruit propre et essentiel l'union de tout le corps des fidèles et avec le Christ, leur tête, et entre eux. Ils entrent, en effet, comme membres, dans l'unité mystique mais vivante de son Corps, et ils ne vivent que dans cette unité. Le même pain divin qui nourrit leurs âmes signifient avec force l'unité du Corps des chrétiens, qu'il est destiné à produire. Si elle n'apparaît pas, le pain du ciel est reçu encore, mais il n'est plus assimilé par ceux qui fomentent ces divisions et des hostilités opiniâtre. Qui ne comprend que c'est faire violence au “pain de vie” que d'être cause qu'il ne fait plus vivre ? 

Alexis Armand 

Cardinal Charost 

Archevêque de Rennes, Dol et St Malo.

 

[lettre suivante]

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