La noble tâche de l'enseignant [François Desgrées du Loû - 24/10/1963 - Ouest-France]

Publié le par François Desgrées du Loû (1909-1985)

[publié le 19/03/2020]

Une classe de 2nde technique en 1963

 

[Ouest-France - 24/10/1963 - retranscription]

Au cœur des revendications scolaires

 

LA NOBLE TÂCHE DE L’ENSEIGNANT

 

Les insuffisances de crédits en fait d’enseignement inquiètent à juste titre les maîtres et les familles, et l’anxiété n’est pas moindre, nous le savons, dans certaines collectivités locales dont les charges sont lourdes et les besoins en locaux scolaires considérables.

Cette misère est celle de tout l’enseignement, tant privé que public, et l’on irait à l’encontre de l’intérêt général et de la plus élémentaire justice si l’on prétendait que ce qui est accordé aux uns est retiré aux autres.

Lorsqu’on déclare “scandaleuse” l’aide apportée à l’enseignement privé, c’est-à-dire, dans l’ensemble des cas, à l’enseignement chrétien, on oublie qu’en ce temps où les vocations enseignantes se font malheureusement rares et où les locaux deviennent exigus, les maîtres et maîtresses des écoles libres assurent en France l’instruction et pour une part l’éducation de 1.300.000 enfants ou environ; que des retards dans les paiements des salaires ont éprouvé les plus pauvres d’entre eux; que leurs revendications sociales sont à l’ordre du jour et qu’un nombre considérable de familles, notamment dans notre région, leur font confiance sans réserve.

Ce n’est pas en opposant l’une à l’autre, en termes de combat, deux missions non contradictoires mais complémentaires, celle des enseignants privés et celle des enseignants de l’État, que l’on résoudra le problème. La très noble tâche du maître doit, au contraire, de part et d’autre, inspirer le respect: on sait quel dévouement elle exige, quelle patience, et souvent quelle délicatesse!

Lorsque nous songeons à tout cela, nous ne pouvons qu’éprouver à l’égard des enseignants, quels qu’ils soient, un sentiment devenu, il est vrai, trop rare: la reconnaissance, et souhaiter que ce sentiment se traduise en actes, dans la liberté et dans l’équité.

 

François DESGREES DU LOU

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article