Lettre d'Emmanuel Desgrées du Loû à son père Henri - 26/04/1882 [correspondance]

Publié le par Emmanuel Desgrées du Loû (1867-1933)

[publié le 15/07/2019]

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[retranscription]

 

Jeudi 26 avril 1882

 

Mon cher papa

 

J’ai reçu votre lettre hier matin au déjeuner et je m’empresse d’y répondre. Je ne sais que trop combien est grande la peine que je vous ai faite, aussi m’attaché-je à réparer mes fautes pour la faire disparaître. Je pense que M. Lehir est content de moi; du reste il n’aurait pas lieu d’être le contraire puisque je fais bien ses devoirs et que lorsqu’il m’interroge sur les explications latines ou autres je m’en tire avec honneur; ce qui me donne lieu de penser ainsi, c’est que ce matin il m’a parlé et encouragé avec un air de satisfaction. Pour les mathématiques (elles sont raisonnées) notre professeur M. Lettrie, qui je crois est ancien condisciple de Xavier au lycée de Lorient, est très savant et explique très bien. Les problèmes qu’il nous donne reviennent tous à la règle AIT/100; je peux donc les faire; il nous dicte aussi un cours de Géométrie fort bien fait. Livre III - Lignes proportionnelles. Je comprends ma géométrie et l’apprends assez facilement - Quant à l’allemand M. Trabick-Kofki me fait faire de petits thèmes tout à fait faciles. Envoyez moi Ollendorf, il me sera fort utile. Nous sommes deux au cours d’Allemand: Louis de St Georges neveu de M. de St Georges du Resto, et moi; vous voyez qu’aux compositions j’ai des chances d’être le second. 

Il vient d’arriver il y a deux jours un mayennais: Louis d’Argencé qui connaît ou plutôt dont les parents connaissent très bien mon oncle Raoul lequel leur a fait cadeau d’un joli chien de chasse. Je ne sais comment faire pour aller à confesse vu que à toutes les questions que j’ai posées à ce sujet on m’a répondu trop vaguement; je vais prendre des informations plus précises.

Pour les cinq francs que vous m’envoyez, (et à ce propos je vous remercie beaucoup) ils vont me servir à m’acheter du papier à lettres et des enveloppes; le reste sera pour les collations et les articles de dessin. Il est d’usage aux nouveaux de payer quelque chose aux anciens je vais tâcher de me conformer à cet usage. Pour nos collations on ne dépense guère plus de 5 à 6 sous par promenade; j’ai largement de quoi vivre d’ici la pentecôte, époque à laquelle nous avons deux jours complets de congé.

Voilà la cloche qui sonne.

Je vous quitte mon cher papa en vous embrassant vous et tout le monde,

Votre fils qui vous aime

 

Emmanuel

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