Nécrologie - M. Paul Desgrées du Loû [Ouest-France]

Publié le par Ouest-France

[publié le 08/10/2018]

[16 mai 1965 - Ouest-France - voir aussi cet article]

 

[Retranscription]

 

Nécrologie

M. Paul DESGREES du LOU

 

C’est avec une peine profonde que nous avons appris la mort, après une brutale maladie, de M. Paul Desgrées du Loû, ancien chef du secrétariat politique de L’Ouest-Éclair, pieusement décédé à Rennes dans sa 69e année.

Depuis la retraite qu’il s’était imposée au lendemain de la guerre, il avait consacré toute son activité à des œuvres nombreuses, spécialement comme Président départemental des conférences de Saint-Vincent de Paul où nous savons que son départ creusera un très grand vide et un très grand chagrin et à l’Aide aux Vieux Jours dont il fut secrétaire du comité. De même le regretteront douloureusement les nombreux malades de l’Hôtel-Dieu et de Pontchaillou que ses visites savaient réconforter. Le grand chagrin qu’il avait eu de perdre son fils Alban, glorieusement tombé en Indochine, n’avait fait qu’accroître son dévouement et sa charité, seule consolation avec l’affection des siens dans cette cruelle épreuve très courageusement supportée.

Né à Brest le 3 avril 1897, Paul Desgrées du Loû était venu à Rennes lorsque son père, M. Emmanuel Desgrées du Loû, qui avait renoncé à une brillante carrière dans la Marine pour s’adonner au mouvement catholique social, vint à Rennes pour fonder L’Ouest-Éclair, à la fin du siècle dernier.

On peut donc dire que, de tout temps, Paul Desgrées du Loû avait appartenu à la vieille maison de la rue du Pré-Botté. Mais c’est au lendemain de la guerre 14-18, le 1er décembre 1921, que le jeune journaliste, après de brillantes études au collège Saint-Martin et à la Faculté de Droit de Rennes, fit son entrée officielle à L’Ouest-Éclair.

Il était chef des informations régionales quand il prit, auprès de son père, la charge du secrétariat politique.

D’un père brillant journaliste, d’une mère profondément artiste, il avait hérité, si l’on peut dire, une plume à double tranchant puisqu’il dessinait aussi fermement qu’il écrivait, et avec un incontestable talent.

Mais ce que, dans notre deuil, nous retiendrons le mieux, c’est qu’il fut, pour les débutants qui entrèrent après lui, un charmant camarade, ne se targuant jamais d’aucun privilège, et un excellent conseiller. Il avait le don de sympathie et, sans l’avoir cherché, se fit aimer de tous.

De toute façon, son nom reste trop lié à l’histoire de la presse dans notre région pour qu’il nous soit besoin de rappeler dès aujourd’hui sa part personnelle.

Chrétien fervent, doué des plus beaux dons de l’esprit et du coeur, le souvenir de sa générosité, de sa simplicité pleine de noblesse, de son sens chevaleresque, de son amour des humbles, resteront pour ceux qui l’ont connu les traits essentiels de sa haute personnalité.

Ce que nous pleurons aujourd’hui, c’est son amitié.

Nous prions Madame Paul Desgrées du Loû, compagne fidèle de sa vie depuis leur mariage le 27 août 1924 en la petite église de l’Île-aux-Moines, ses sept enfants, ses belles-filles et ses gendres, ses nombreux petits-enfants ainsi que Madame Paul Hutin, sa sœur; M. François Desgrées du Loû, son frère, et toute sa famille, d’agréer l’hommage de notre respectueuse sympathie.

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D
De l''émotion à la lecture de ces quelques lignes sur Bon Papa, mort quand j'avais 7 ans mais dont je me souviens bien. Merci pour ce "post". <br /> Dominique, fille d'Emmanuel, petite fille de Paul (ou Pol? )
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