Lettre d'Emmanuel Desgrées du Loû à son père Henri - 20/01/1881 [correspondance]

Publié le par Emmanuel Desgrées du Loû (1867-1933)

[publié le 22/09/2018]

[lettre précédente]

 

[certains passages sont manquants]

 

Jeudi 20 janvier 1881

 

Mon cher papa

 

Si vous saviez combien je suis content quand je reçois une lettre et avec quelle précipitation je l’ouvre pour avoir des nouvelles de la maison! Du vendredi au mercredi je suis dans l’attente d’une lettre et je trouve ce temps bien long. Je voudrais pouvoir correspondre avec vous tous les jours, si cela était possible, mais nous avons beaucoup à faire. Mes notes que je croyais meilleures qu'elles ne le sont, ne sont pas si bonnes que je le voudrais. J'ai un 2 de dortoir et de propreté et des 3 de conduite, de réfectoire, de travail, de récréation; ces notes ne vont sont pas bonnes [...] légèreté et mon étourderie [...] causer et me laisser aller à la tentation. Cependant depuis quelques jours je suis bien plus sage et mon surveillant d'étude est plus content de moi. Je vous promets de réparer ces notes là et d'être au tableau d'honneur la prochaine fois. Pour ce qui est de ma force dans la classe le père Coupel m'a dit qu'en travaillant bien je pourrais me maintenir. Je prends des répétitions de Géométrie avec le père Sagot qui explique très bien. Je crois que j'arriverai à apprendre quelque chose. Dimanche matin la neige tombait à gros flocons ainsi que Lundi. Mardi nous avons eu un dégel assez fort ce qui a donné le temps de se réchauffer les membres. Mercredi et aujourd'hui il fait un temps magnifique [...] crois que nous allons avoir une belle promenade. Dimanche nous n'avons pas pu aller en promenade à cause de la neige et nous sommes restés sous les cloîtres. Le père Talabardon va me donner un petit livre pour apprendre à servir la messe. J’ai de grosses engelures qui me piquent très fort. Je crois que vous pourriez m'envoyer une couverture; car mes camarades en ont tous ainsi que des couvre-pieds, mais je n'ai pas besoin de couvre pieds. Il a gelé cette nuit assez fort. Il paraît que Marie est malade ainsi que Marthe et ma tante Mathilde. Soignez bien Marie et dites-lui que je ne l'oublie pas et que je lui écrirai bientôt. Dites bien des choses de ma part à mon oncle Charles et à ma tante ainsi qu'à Marthe qui à [...] a la jaunisse. Pourvu que ce ne soit rien. Dites bien des choses de ma part à Raphaël, à Maman, que j'embrasse. N'oubliez pas Pierre et Henry. Je remercie Pierre de sa petite lettre, il écrit fort bien. Je pense que Henry fait aussi des progrès tant pour l'écriture que la lecture. Il faut que quand je reviendrai il ait grandi d’un pied. Nous allons avoir des beignets ce soir. Dites à Pierre de m'envoyer un spécimen de son écriture. Prier tous pour moi afin que je puisse surmonter ma légèreté, dites à maman que je n'oublie pas les obligations de chapelet. Avez-vous reçu des nouvelles des militaires. Comment vont-ils [...] aussi régulière que moi à [...] . Je désire aussi de leurs nouvelles.  Nous faisons des narrations et le père Coupel me dit que je [???] Nous avons une narration sur la mort de Jeanne d’Arc que je voue enverrai si elle est bien faite. Adieux mon cher Papa si vous saviez comme cela est ennuyeux d’être loin de sa famille; mais je n’ai pas le droit de me plaindre car c’est bien par ma faute.

Adieu mon cher papa, voici le dîner qui sonne. Je vous embrasse de tout mon cœur.

 

Votre fils

 

Emmanuel

 

[sur un côté de la lettre, autre écriture

Emmanuel pourrait parfaitement réussir, malheureusement je suis [...] d’être content de son travail et de sa bonne volonté. Le professeur [...]]

 

[lettre suivante]

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