Histoire et Généalogie - IV/VI ["Premières" générations]

Publié le par Yves Desgrées du Loû (1937-2008)

[publié le 03/03/2018]

[tapuscrit inachevé, daté 2001]

[Sommaire]

[Partie précédente: Origines et contexte]

"PREMIÈRES" GENERATIONS

I

 

Marin (alias Macé) des Grées.

Ce raccourci historique peut aider à comprendre comment Marin des Grées, ou « Macé », le premier de la ligne patronymique, « attaché au Connétable Bertrand du Guesclin « par l" estime et par le sang », suivit toujours son sort et abandonna même avec lui le service du Duc de Bretagne pour passer quelque temps à celui du Roi de France ».

 

Bertrand du Guesclin, pendant ces guerres de succession, fut toujours partagé entre son attachement de Breton à son Pays d’origine (1), et sa vocation de guerrier, ayant été nommé Connétable de France en 1367. Marin des Grées, qui lui était apparenté, parut sous ses ordres à la Montre (2) de Jean de Beaumanoir, à Saint-Lô, le 1er février 1369. Il prit aussi part au siège de Brest qui eut lieu en 1373, comme il est indiqué dans la Montre de Guillaume de Beauvais du 1er juin 1375. Ceci accréditerait la thèse traditionnelle selon laquelle Marin des Grées serait donc le descendant de Jean des Grées (alias de Grey), Général qu’Henri III d’Angleterre envoya en 1234 au secours de Pierre de Dreux, dit Mauclerc, alors régent du Duché, mari de la duchesse Alix, celle-ci étant demie-sœur d’Arthur Ier et héritière de Bretagne. Mais cette filiation n’a jamais pu être prouvée, malgré les armoiries communes à l’un et à l’autre (3), qui ont inspiré des recherches demeurées aujourd’hui encore sans succès.

 

 

Marin des Grées eut deux fils, Berthieu et Guyot.

 

 

  1. Né vers 1320 à la Motte-Broons (Côtes d’Armor), mort en 1380 à Chateauneuf de Randon (Auvergne).

(2) Revue d’armes.

(3) Les familles des Grées et des Gray ou de Grey (Pays de Galles et Ecosse ) sont en effet les seules à avoir toujours porté ces armoiries « d’azur à la face d’hermines accompagnée de trois étoiles d’argent ». Celles-ci sont toujours présentes, sculptées en relief sur une imposante pierre de granit du XIIIè ou XIVè siècle, aujourd’hui encore encastrée dans un mur extérieur du château de la Touraille, en Augan. C’est probablement tout ce qui reste de l’ancien château de la Touraille, brûlé pendant la guerre de la ligue. Au dessus de la cheminée de l’ancien manoir du Cleyo, les armes des Grées sont aussi sculptées dans un granit de l’époque.

 

1. Berthieu (alias Bertin) des Grées, qui suit.

 

2. Guyot des Grées, qui vivait en 1420, mort sans postérité ( ?).

 

II

 

Berthieu (alias Bertin) des Grées de la Touraille, écuyer,  seigneur de la Touraille en 1385, qui eut quatre fils, Jean, Laurent, Geoffroy et Guillaume. L’aîné Jean étant mort vers 1420, ne laissant qu’une fille, Jeanne, son grand-père, pour « soutenir la noblesse de leur sang » acquit au nom des deux cadets les seigneuries de la Villerio (en Augan) et de la Noë (en Guer) où il parut à la Réformation de 1426. Berthieu des Grées mourut vers 1436, ayant laissé :

 

 

1 - Jean (I) des Grées, mort vers 1420, ne laissant qu’une fille, Jeanne des Grées, qui épousa Jean Allain, et mourut sans postérité en 1440.

 

2 – Laurent des Grées de la Touraille, chef de nom et d’Armes, qui suit.

 

 

3 – Geoffroy des Grées, écuyer, seigneur de la Villerio, lors de la réformation des fiefs nobles en 1440, prouva avec son frère Laurent une noblesse d’ancienne extraction chevaleresque. Lors de l’énumération des fiefs de la paroisse d’Augan, en 1453, il fut déclaré que « la Villerio appartenait à Geoffroy des Grées dont la noblesse était de tous temps immémoriale ». Il parut en effet aux réformations de 1448 et 1454. Geoffroy des Grées épousa Aliette de Belloüan, fille de Pierre, écuyer, seigneur du Bois-du-Loup (en Augan), et de Marguerite de Comenan, elle-même fille de Maurice, seigneur de Bovrel (1) , et de Mahaut de Montfort-Gaël. Aliette de Belloüan était sœur de Jean de Belloüan, seigneur de Vay, qui épousa Blanche d’Avaugour. Geoffroy mourut vers 1478, ayant eu deux enfants, Jean et Jeanne des Grées :

 

(1) La famille de Commenan compta Perrot, qui fut l’un des champions du Combat des Trente du côté des Anglais, le 26 mars 1351. La branche de Botvrel s’éteignit dans les familles de Quistinic, puis Rosmadec du Plessix-Josso.

 

 

a. Jean (II) des Grées, écuyer, seigneur de la Villerio, puis de Brambro, épousa en 1453 « demoiselle » Dréan de Brambro, belle-sœur de son cousin germain Laurent des Grées, et en secondes noces Jeanne Gombert de Malleville, en Ploërmel. Sa seconde épouse fut inhumée le 16 août 1495 dans l’église d’Augan. Brambro vint donc aux des Grées par alliance en 1453. Ils portèrent ensuite cette seigneurie avec la Villerio en 1515 aux Boisguéhenneuc, qui la vendirent au XVIIè aux Nouvel, puis aux Le Doüarain de Lémo. Jean des Grées vivait encore en 1497. Il n’eut qu’une fille, comme il est prouvé par un acte du 2 février 1476 :

 

Jeannette des Grées, dame dame de la Villerio et de Brambro se maria deux fois :

 

1° Vers 1480 à François du Boisguéhenneuc, seigneur du Cleyo, fils d’Alain et de Marie-Guillemette de Brignac. Dont : Jean du Boisguéhenneuc qui parut à la Réformation de 1513 et épousa Catherine du Houx, dont postérité. En souvenir de ce mariage existe encore un écusson en granit portant les armoiries des Brignac, des Grées, du Houx et de Castellan, et sur le tout celle des Boisguéhenneuc, encore aujourd’hui au dessus de la cheminée de la grande salle de l’ancien château du Cleyo. La famille du Boisguéhenneuc compta Eon du Boisguéhenneuc, légataire du Duc Jean II de Bretagne, en 1304, Alain du Boisghénneuc, fils de Jean, qui épousa vers 1400 Jeanne de Castellan, ainsi qu’un page du Roi en 1775. Elle avait pour devise « carantez ha guerionnez » (amour et vérité). La branche aînée s’éteignit vers 1600 dans la famille de Lézonnet.

 

2° Jeannette épousa en secondes noces Guillaume Henri, seigneur du Quengo (en Rohan) qui parut à la même Réformation de 1513. Il ne semble pas qu’il y ait eu filiation de ce second mariage de Jeannette des Grées.

 

.

b. Jeanne des Grées, épousa en 1471 Pierre de la Fresnaye (en Réminiac), fils de Grégoire de la Fresnaye (de noblesse bretonne d’ancienne extraction). Dont :

 

Grégoire (II) de la Fresnaye, dont un acte de partage eut lieu avec sa cousine Jeannette des Grées, le 7 octobre 1515. Cette famille, qui portait autrefois le patronyme de Macé (Réformes de l’évêché de Saint-Malo de 1479 et 1513), compta un lieutenant des Gardes de la Porte en 1663 et s’éteignit en 1763, fondue dans les familles Charbonneau, Le Doüarin de Lémo et Larcher de la Touraille.

 

 

4 – Guillaume des Grées, connu sous le nom de « dom Guillaume », sans filiation.

 

 

II(2) Guyot des Grées, seigneur de la Touraille, frère aîné de Berthieu des Grées de la Touraille, fils de Marin, qui parut aux montres d’Alain Brient et de Jean Ferron, à Bergerac, les 1er avril et 1er août 1380. Est-il mort dans un combat ? Toujours est-il qu’on ne lui connaît ni alliance, ni postérité.

 

III

 

Laurent des Grées de la Touraille, écuyer, chef de nom et d’armes, épousa « demoiselle » Drian (ou Dréant), fille de Guillaume, seigneur de la Touraille et de Brambro, en Augan. Il parut à la réformation d’Augan de 1440, ainsi qu’à celle de 1448 avec son fils Jean des Grées. Les Dréant de Brambro portaient pour armes « d"azur à trois étoiles d"or ». Laurent est mort en 1453, laissant un seul fils.

 

IV

 

Jean (II) Roland des Grées de la Touraille, capitaine du Duc de Bretagne (en 1470), chevalier, chef de nom et d’armes, servit longtemps dans l’armée bretonne, comme il est vérifié par deux extraits de la chambre des comptes de 1483. Après la mort de son père, il rendit aveu le 22 novembre 1453 pour la terre de la Touraille à la seigneurie de Malestroit, comme héritier principal et noble de Laurent des Grées son père. Il reparut à la réformation de 1454. Il fut également seigneur de la Ville-Marie qu’il acheta aux Mainbier (en Ruffiac), et de Botquidé qu’il tenait de son épouse. Cette seigneurie, située en Monteneuf (à deux kilomètres au sud-ouest du bourg) fut détruite en 1595 par les ligueurs. Dès le XIVè siècle elle appartenait aux Guillaume, qui la portèrent aux Desgrées par alliance en 1470. Elle advint ensuite aux la Ruée en 1607, lesquels la vendirent vers 1620 aux Couësplan. Elle revint enfin aux Lézenet, et aux Couësplan en 1671.

 

Jean (II) des Grées avait également un hôtel à Rennes, rue Saint-Georges, à l’angle de la place du Parlement, où il vivait en 1465. Cet hôtel demeura propriété de l’aîné des Comtes des Grées jusqu’au XVIIIè siècle.

 

Jean avait épousé Guillemette Guillaume de Botquidé, fille de Pierre (qui parut à la Réformation de 1442). La famille Guillaume de Botquidé, qui avait pour armes « de gueules au lion d"argent couronné d"or », fut anoblie en 1479. Elle avait paru à la réformation de 1440, à Monteneuf, et posséda des terres en Saint-Jouan et en Yvignac, dans l’évêché de Saint-Malo. Jean et Guillemette eurent trois fils :

 

1. Guillaume des Grées de la Touraille, qui suit.

 

2. François-Vincent des Grées de la Ville-Marie, qui épousa la belle-sœur de son frès aîné Guillaume, Vincente-Françoise de Trieux, dont il eut deux enfants :

 

a. François des Grées de la Ville-Marie, qui céda à son cousin germain Guillaume des Grées ses droits sur les châteaux de la Touraille et de Botquidé, par actes de 1556 et 1558. Il eut un fils, Pierre des Grées de la Ville-Marie, qui épousa Julienne de la Planche et n’eut pas de postérité. Ils vivaient entre 1609 et 1628 à la Ville-Marie.

 

b. Guyonne des Grées, qui épousa Henry du Lys, était décédée avant 1556, date de l’acte de cession de son frère François.

 

3. Jean des Grées, qui était sub-Curé (1) à Augan en 1505.

 

  1. Vicaire

 

 

V

 

Guillaume (II) des Grées de la Touraille, chevalier, seigneur de Brambro et de Botquidé, rendit aveu le 16 mai 1506 de la terre de la Touraille comme héritier principal de Jean des Grées son père. Il parut à la Touraille et à Botquidé (sous Guer, en Augan), à la réformation de 1513 de l’évêché de Saint-Malo.

[fin du tapuscrit]

[vue de l'arbre généalogique de 1369 à 1600]

 

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